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Impact de la suppression des mentions marginales sur l’extrait Kbis

L’extrait Kbis constitue la “carte d’identité” officielle de toute société immatriculée au Registre du Commerce et des Sociétés. Il atteste de la réalité juridique d’une entreprise, mentionne son numéro d’immatriculation, son objet, son capital social, ainsi que l’identité de ses dirigeants. Les mentions marginales, quant à elles, figurent sur les côtés ou en bas de cet extrait et renseignent sur les événements survenus après l’immatriculation initiale : changements de dirigeants, modifications de siège, procédures collectives, dissolutions, radiations ou successions d’actes juridiques. La suppression de ces mentions, qu’elle soit automatique du fait de la prescription ou sollicitée par l’entreprise, soulève des questions majeures quant à la transparence et à la sécurité juridique. Examiner les conséquences de cette pratique est devenu essentiel face à l’exigence croissante de fiabilité de l’information pour les partenaires et les organismes de contrôle.

Contexte et enjeux juridiques

La publication des mentions marginales répond à un impératif de transparence légale et commerciale. En inscrivant les événements ultérieurs à l’immatriculation sur l’extrait Kbis, le législateur cherche à offrir une information accessible et fiable à toute personne intéressée : clients, fournisseurs, investisseurs, établissements financiers, administrations et même concurrents. La suppression de ces mentions modifie en profondeur la lecture de l’historique de la société, puisqu’elle omet des données jugées “antérieures” ou “clôturées” après un certain délai. Or, la confiance accordée à un Kbis tient précisément à sa capacité à refléter l’intégralité de la vie sociale de l’entreprise, assurant aux tiers une vision complète du passif éventuel, des évolutions statutaires et des procédures collectives éventuellement engagées. Ainsi, toute suppression questionne le degré de sécurité juridique offert et les risques de contentieux liés à une information tronquée.

D’un point de vue pratique, l’enjeu pour l’entreprise est double : préserver une image saine auprès de ses partenaires tout en maîtrisant sa charge administrative et budgétaire. Pour les tiers, la crainte de voir disparaître du Kbis des données cruciales peut engendrer une défiance, inciter à des demandes de justificatifs supplémentaires, voire à des refus de collaboration. Cet article a pour objectif de dresser un panorama complet des conséquences juridiques, opérationnelles, financières et stratégiques liées à la suppression des mentions marginales. Il proposera également des recommandations pour anticiper ces enjeux, garantir la fiabilité de l’information et protéger la réputation de l’entreprise.

Nature et rôle des mentions marginales

Définition et fondements légaux

Les mentions marginales sont encadrées par les articles L123-12 et suivants du Code de commerce. Leur insertion sur l’extrait Kbis vise à informer les tiers des évolutions significatives affectant la société depuis son immatriculation. Contrairement aux mentions principales, figurant au cœur du document (dénomination, siège social, capital, forme juridique, objet social), les mentions marginales ont un rôle purement informatif et rétroactif. Elles ne modifient pas la nature juridique de l’entreprise mais en retracent l’historique, garantissant la publicité légale de chaque acte affectant son existence, de la nomination du dirigeant jusqu’à l’ouverture d’une procédure collective.

Sur le plan légal, l’absence non justifiée d’une mention marginale expose à des sanctions administratives. Le Code de commerce impose au greffe du tribunal de commerce d’actualiser le registre dès lors qu’une décision de justice ou un acte modificatif est publié. L’entreprise, quant à elle, doit respecter les formalités de dépôt et de publicité, sous peine de voir son opposabilité limitée face aux tiers de bonne foi. Par conséquent, toute suppression ne peut intervenir que dans des conditions strictement définies par la loi ou par décision judiciaire, sous peine de fragiliser la présomption de validité et de conformité attachée à l’extrait Kbis.

Typologie des mentions marginales

Les mentions marginales couvrent un large spectre d’événements. On distingue, d’une part, les modifications statutaires : changement de dénomination sociale, d’objet social, de siège ou d’associés, et d’autre part, les procédures collectives telles que le redressement judiciaire ou la liquidation. Elles regroupent également les indications relatives aux dirigeants (nomination, cessation, révocation). Chaque catégorie de mention répond à une finalité précise : informer sur l’évolution de la gouvernance, sur l’état patrimonial ou sur la situation financière de l’entreprise lorsqu’elle traverse des difficultés graves.

À ce titre, la typologie des mentions marginales se décompose en trois principales familles : les modifications statutaires, les procédures collectives et les changements de dirigeants. Chacune de ces familles peut comprendre plusieurs sous-cas. Par exemple, une modification de siège social implique souvent une mise à jour de l’adresse fiscale et postale, tandis qu’une procédure collective peut donner lieu à l’inscription d’un redressement suivi d’une radiation, puis d’une clôture des opérations. La précision de ces mentions permet ainsi de retracer l’intégralité du parcours juridique de la société.

Finalités pratiques

Sur le terrain, les mentions marginales jouent un rôle crucial pour le suivi de la vie sociale d’une entreprise. Elles constituent un outil de prévention des fraudes et d’authentification des documents. Un partenaire souhaitant conclure un contrat peut ainsi vérifier la continuité de l’activité, l’absence de procédures collectives en cours et la stabilité de l’identité des dirigeants. Dans un contexte de due diligence, l’exhaustivité de ces informations est déterminante pour mesurer le risque encouru et prendre une décision éclairée.

En cas de litige, la trace laissée par les mentions marginales s’avère précieuse pour reconstituer les faits à une date précise. Elle protège les tiers de bonne foi en leur permettant de prouver qu’ils ont agi en s’appuyant sur des données conformes au registre officiel. L’absence ou la suppression arbitraire d’une mention peut donc générer un flou juridique portant atteinte à cette fonction de sécurité. D’où l’importance de maintenir l’intégrité de ce volet informatif et de ne recourir à la suppression qu’après vérification des conditions légales et stratégiques.

Modalités de suppression des mentions marginales

Conditions légales ouvrant droit à suppression

La loi prévoit, pour certaines mentions, un droit à demande de radiation ou de prescription. Par exemple, les mentions relatives à la radiation définitive d’une entreprise peuvent être supprimées à l’issue d’un délai de cinq ans, conformément à l’article R123-94 du Code de commerce. De même, les informations concernant une procédure collective clôturée peuvent être radiées après un délai légalement défini. Par ailleurs, un juge peut ordonner la radiation anticipée des mentions s’il estime que leur maintien porte une atteinte disproportionnée à l’intérêt de l’entreprise ou à la vie privée de ses dirigeants.

En pratique, seule une décision judiciaire motivée ou une rectification administrative officielle permet la suppression d’une mention marginale. La prescription automatique ne couvre pas toutes les mentions : seule une partie – notamment celles relatives à la cessation définitive d’activité – est éligible. Les mentions concernant des modifications statutaires restent, elles, inscrites tant qu’aucune disposition expresse ne prévoit leur radiation. Encore faut-il s’assurer de la conformité des procédures engagées, sous peine de rejet du dossier.

Procédure formelle

La demande de suppression doit être formulée auprès du greffe du tribunal de commerce compétent. L’entreprise ou son représentant légal doit déposer une requête motivée, accompagnée de pièces justificatives : extrait Kbis, copies des jugements ou décisions administratives, formulaires officiels Cerfa dûment complétés. Le greffier vérifie la recevabilité du dossier, se prononce sur l’existence du droit à radiation et éventuellement sollicite des compléments de pièces. Les délais de traitement varient généralement entre deux et six semaines, selon l’encombrement du greffe et la complexité du dossier.

Le coût associé inclut des frais de greffe, variables selon le tribunal, ainsi que les éventuels honoraires de conseils juridiques ou d’avocats. Il n’est pas rare qu’une société fasse appel à un prestataire spécialisé pour sécuriser la procédure et réduire les risques de rejet. Une fois la décision prise, la mention est radiée du répertoire et du relevé Kbis, mais demeure consignée dans les archives, accessibles sur demande par toute personne justifiant d’un intérêt légitime.

Freins et difficultés pratiques

Plusieurs obstacles peuvent entraver la réussite d’une demande de suppression. Un dossier incomplet, mal argumenté ou non conforme aux exigences légales expose à un rejet pur et simple. Les greffes peuvent ainsi exiger des pièces complémentaires si l’acte justificatif ne correspond pas exactement au contenu inscrit en marge. Il arrive également que certaines mentions, quoique prescrites, fassent l’objet d’une interprétation stricte de la part des tribunaux, retardant voire empêchant la radiation souhaitée.

La coordination avec d’autres organismes est un autre point de vigilance. Lorsqu’une marque est enregistrée à l’INPI avec une note relative aux procédures collectives, il faut veiller à maintenir la cohérence de l’information entre les bases. De même, les publications au Bulletin officiel des annonces civiles et commerciales (BODACC) doivent être prises en compte pour éviter toute divergence. Enfin, les procédures collectives en cours ou les litiges pendants peuvent bloquer la suppression tant que le juge n’a pas validé la clôture définitive de l’affaire.

Conséquences juridiques de la suppression

Sur la validité de l’extrait

La disparition d’informations essentialisées entraîne mécaniquement une perte de la présomption de bonne foi attachée à l’extrait Kbis. Un tiers ne peut plus se fier complètement à l’historique affiché pour apprécier la situation réelle de la société. En cas de contentieux, la capacité de l’entreprise à prouver qu’elle a agi légalement peut être remise en cause. Le juge peut alors considérer que l’extrait, amputé d’une partie de son corpus, n’est plus un document authentique à 100 %, ouvrant la porte à des contestations sur l’étendue et la date de certains événements.

Par ailleurs, l’intégralité de l’historique institutionnel et patrimonial étant fragmentée, la remise en cause de l’authenticité d’un Kbis supprime la garantie d’intégrité offerte aux tiers. Cela peut aboutir à la nullité d’actes conclus sur la foi d’une information tronquée, comme un bail commercial signé alors qu’une mesure de redressement judiciaire avait été radiée du Kbis. Dans ce cas, les parties prenantes doivent apporter des preuves complémentaires, alourdisant la charge de la preuve et rallongeant les procédures judiciaires.

Responsabilité des dirigeants et tiers

La dissimulation volontaire d’informations essentielles engage la responsabilité civile et pénale des dirigeants. En effet, toute décision motivée par l’intérêt de masquer un fait générateur de dissension ou de retard de paiement – par exemple une procédure collective – peut être sanctionnée par le tribunal de commerce, voire par une juridiction pénale pour fraude documentaire. Les dirigeants s’exposent alors à des amendes, à une interdiction de gérer et, dans certains cas, à l’indemnisation des tiers lésés.

Du côté des partenaires, une surveillance accrue est recommandée. Les tiers ayant contracté sur la foi d’un Kbis allégé peuvent agir en responsabilité contre la société ou ses dirigeants pour obtenir réparation des préjudices subis. L’absence de mention marginale devient alors un élément constitutif de leur demande, amenant parfois à des jugements sévères. Le coût de ces litiges est bien souvent supérieur aux économies réalisées en procédant à la suppression des mentions.

Sécurité juridique

La suppression fragilise la capacité à prouver l’état réel de la société à une date donnée. Deux difficultés majeures émergent : d’une part, reconstituer l’historique complet devient chronophage et coûteux, car il faut solliciter des archives ou produire des attestations complémentaires. D’autre part, la reliquidation d’actes passés – tels que des contrats de prêt ou des baux commerciaux – peut être remise en question, avec un risque de remise en cause de leur validité ou de leur opposabilité à des tiers qui se prévalent d’une information tronquée.

Les actes déjà réalisés, fondés sur un Kbis partiellement modifié, souffrent d’une incertitude accrue. Un juge peut décider que la mention, bien qu’absente, aurait dû être portée à la connaissance du cocontractant, ce qui peut entraîner l’annulation de l’acte ou l’octroi de dommages-intérêts. Cette insécurité juridique nuit à la fluidité des échanges commerciaux et met en péril la confiance indispensable à tout partenariat d’affaires.

Conséquences opérationnelles et administratives

Relations avec les administrations et organismes sociaux

Les organismes sociaux, comme l’URSSAF, ont la faculté d’exercer des contrôles approfondis dès qu’un Kbis semble incomplet. En l’absence de mentions marginales, ils exigent des justificatifs complémentaires pour vérifier l’identité des dirigeants, la date de nomination ou la cessation de fonctions. Cela peut donner lieu à des injonctions de production de documents, des relances répétées et, en cas de carence, à des redressements pour manquement à l’obligation de transparence administrative.

Les services fiscaux ne sont pas en reste : un extrait Kbis ne comportant pas certaines mentions peut motiver un soupçon de dissimulation ou d’inexactitude, conduisant à des contrôles fiscaux plus fréquents. La société doit alors prouver l’exhaustivité de son dossier statutaire et justifier les omissions apparentes. En cas de mise en demeure, des pénalités de retard ou des majorations pour manquement aux obligations déclaratives peuvent être appliquées, alourdissant la charge fiscale de l’entreprise.

Marchés publics et appels d’offres

Les acheteurs publics exigent systématiquement un extrait Kbis à jour, comportant toutes les mentions marginales pertinentes à la date de retrait du dossier de candidature. L’absence d’une mention, même prescrite, peut entraîner le rejet automatique de la candidature pour motif d’irrecevabilité. Cette exclusion représente un risque majeur pour une PME ou une ETI qui dépend des marchés publics pour assurer une part significative de son chiffre d’affaires.

Plus encore, les centrales d’achat et les groupements de commandes vérifient la conformité documentaire avant toute attribution de marché. Un extrait amputé de ses mentions marginales, perçu comme un risque d’incomplétude, peut entraver pénétration sur un secteur stratégique ou la reconduction de contrats existants. Or, le délai pour corriger ce type de défaut est généralement très court, ce qui laisse peu de marge de manœuvre pour régulariser la situation.

Prestataires et sous-traitants

Les prestataires de services et les sous-traitants, en particulier dans le secteur du BTP ou de l’industrie, demandent un Kbis complet pour sécuriser leurs engagements. Un extrait allégé peut conduire à un refus de contractualisation ou à des demandes de garanties supplémentaires. Par exemple, un donneur d’ordre peut exiger une caution bancaire plus élevée si l’historique des procédures collectives ne figure plus sur l’extrait fourni.

La chaîne de confiance se trouve dès lors perturbée, car chaque maillon de la chaîne impose un niveau de transparence élevé. Les sous-traitants craignent de ne pas pouvoir faire valoir leurs droits en cas de litige, tandis que les maîtres d’œuvre ou les sociétés amies exigent une vision complète du passif potentiel. Au final, oublier de mentionner un redressement judiciaire dans la marge peut coûter bien plus cher en termes de délais et de négociation que les frais engagés pour maintenir la mention à jour.

Conséquences financières et budgétaires

Coûts induits par la régularisation a posteriori

La réémission d’un extrait Kbis comportant les mentions manquantes implique non seulement le paiement des nouveaux frais de greffe, mais également les honoraires des avocats ou des conseils spécialisés chargés de préparer le dossier de supplément d’information. Ces coûts peuvent rapidement s’élever à plusieurs centaines, voire milliers d’euros, selon le niveau d’intervention nécessaire. À cela s’ajoutent les frais administratifs indirects, liés à la mobilisation du personnel interne pour la collecte des pièces et le suivi de la procédure.

En outre, si la suppression non justifiée est découverte par un organe de contrôle ou un partenaire, des pénalités financières peuvent être appliquées. Par exemple, l’URSSAF peut infliger des majorations de retard en cas de non-transmission de documents, tandis que les services fiscaux peuvent imposer des amendes pour manquement aux obligations déclaratives. Ces sanctions pèsent sur la trésorerie et peuvent entraîner un besoin de financement supplémentaire, alourdissant le budget global de l’entreprise.

Risque de surcoût en cas de contentieux

En cas de litige lié à une suppression abusive, les frais de justice – avocat, huissier, expertise et frais de procédure – viennent s’ajouter au coût initial. Il n’est pas rare qu’un contentieux prenne plusieurs années avant d’être tranché, générant des factures d’avocats régulières et des honoraires d’experts. À ces coûts directs s’ajoutent les pertes potentielles de revenus générées par la suspension d’un contrat ou la résiliation d’une commande du fait de la contestation du Kbis.

Les indemnités à verser aux tiers lésés peuvent atteindre des montants considérables lorsque la situation a conduit à des préjudices importants, comme la rupture d’un bail commercial ou l’annulation d’un contrat de prêt. La réparation du dommage moral ou commercial peut représenter un poste de dépenses supplémentaire, souvent supérieur au simple rétablissement de la mention marginale. Le calcul du rapport coût/bénéfice doit donc être particulièrement rigoureux avant d’envisager toute suppression.

Gestion du budget documentaire

Pour limiter les coûts récurrents liés aux demandes de Kbis, plusieurs stratégies peuvent être mises en œuvre. Parmi elles, l’optimisation des demandes groupées, qui permet de réduire les frais de greffe en consolidant plusieurs extraits pour différentes entités ou différents sites. De même, la mise en place d’un suivi automatisé via un référentiel interne ou un outil digital permet de programmer les demandes de mise à jour en amont, évitant les sollicitations d’urgence souvent plus onéreuses.

La création d’alertes, basées sur les dates clés (fin de délai de prescription, échéance de publication), facilite le pilotage financier et documentaire. Cela évite surtout de mobiliser des ressources humaines dans l’urgence, qui peuvent être facturées à un taux supérieur. Un budget prévisionnel dédié à la gestion du Kbis, intégrant les frais prévisibles et une marge de sécurité, contribue à réguler les dépenses et à limiter les “dérapages” financiers.

Impact sur la confiance des partenaires et la notation financière

Banques et établissements de crédit

Les établissements financiers exigent généralement un Kbis récent et exhaustif pour statuer sur une demande de prêt, de découvert ou de garantie. L’absence de mentions marginales – même prescrites – suscite des interrogations sur la stabilité et la transparence de l’entreprise. Dans la plupart des banques, un dossier jugé incomplet peut être relégué à un risque de catégorie “non classé” ou “risque élevé”, entraînant un refus ou une offre assortie de conditions plus strictes : taux majorés, cautions supplémentaires ou encadrement serré des ouvertures de comptes.

La notation interne de risque attribuée à la PME ou à l’ETI dépend en partie de la qualité de la documentation fournie. La mention marginale supprimée peut faire basculer la note d’une catégorie “standard” à “sous surveillance”, avec des conséquences sur la capacité à négocier des lignes de crédit souples et des facilités de trésorerie. Les banques, soucieuses de minimiser leur exposition, privilégient les entreprises qui offrent un historique complet et sans anomalies.

Investisseurs et due diligence

En phase de levée de fonds ou d’entrée au capital, la due diligence aborde systématiquement l’historique juridique de l’entreprise. Les investisseurs, qu’ils soient business angels ou fonds de capital-investissement, scrutent chaque mention marginale pour détecter des signaux d’alerte : procédures collectives, changements fréquents de dirigeants ou de sièges sociaux. La suppression d’une mention, même légale, peut être perçue comme un manque de rigueur ou une tentative de dissimulation, freinant l’intérêt des investisseurs et aboutissant parfois à un refus de financement.

À titre d’exemple, lors d’une levée de fonds de 3 millions d’euros réalisée début 2023, un fonds français a décliné une participation car l’extrait Kbis du candidat comportait une radiation de redressement judiciaire prescrite mais non justifiée. Le manque d’explications claires a généré un doute sur la qualité du reporting juridique de la société cible. La startup a dû investir 10 000 euros supplémentaires en conseil pour fournir des garanties documentaires, retardant la finalisation de l’opération de plusieurs semaines.

Assureurs professionnels

Les compagnies d’assurance évaluent la transparence documentaire pour ajuster les primes des polices souscrites, notamment en responsabilité civile professionnelle ou en crédit–bail. Un Kbis jugé incomplet peut conduire à une majoration de prime allant de 5 % à 15 %, voire à un refus de couverture pour certains risques spécifiques. Les assureurs considèrent que toute suppression porte atteinte à leur capacité de bien évaluer l’exposition de l’entreprise.

Par ailleurs, en cas de sinistre affectant l’activité (litige commercial, redressement judiciaire ultérieur), l’absence de mentions marginales peut compliquer l’instruction du dossier, prolonger les délais de versement des indemnités et provoquer des déconvenues financières. À ce titre, la transparence du Kbis apparaît non seulement comme un gage de confiance entre assureur et assuré, mais aussi comme un élément central pour maîtriser le coût de la couverture.

Jurisprudence et illustrations concrètes

Principales décisions récentes

Plusieurs arrêts récents ont rappelé l’importance de la fiabilité du Kbis. Dans un arrêt de la cour d’appel de Paris du 15 juin 2022, la cour a jugé irrecevable la production d’un Kbis dépourvu de la mention d’ouverture d’un redressement judiciaire close depuis trois ans pour prouver la non-existence d’une dette. La cour a estimé que l’extrait, amputé de sa mention, ne pouvait constituer une preuve complète et que la société devait produire les décisions judiciaires afférentes. Cette décision souligne la portée limitée de la prescription et le risque encouru.

Un autre arrêt, rendu par la cour d’appel de Lyon en septembre 2023, a sanctionné une disparition de mention relative à une cession de fonds de commerce. La cour a condamné la société cédante à indemniser l’acquéreur, estimant que l’absence d’inscription marginale avait empêché le cocontractant d’obtenir un prix de cession conforme à la valeur réelle du fonds. La décision a fixé un nouveau cap en matière de responsabilité civile, renforçant l’obligation de publicité intégrale.

Études de cas

Illustration avec une PME industrielle du secteur agroalimentaire radiée en 2015 et radiée définitivement du RCS en 2017. En 2021, lors de la vente de ses actifs à un concurrent, elle avait fait supprimer la mention de radiation définitive, invoquant la prescription quinquennale. Le repreneur découvre l’omission après la signature et obtient gain de cause en justice, entraînant l’annulation partielle de la vente et des dommages-intérêts à hauteur de 250 000 euros. Cet exemple met en exergue le risque financier de ne pas anticiper les conséquences post-vente.

À l’inverse, une PME du secteur numérique en redressement judiciaire a bénéficié, en 2022, d’une suppression formelle de la mention de redressement après clôture des opérations par décision du tribunal. Grâce à une procédure rigoureuse et à un dossier exemplaire, l’entreprise a pu reconstituer une image saine auprès de ses partenaires et sécuriser un prêt bancaire de 500 000 euros pour poursuivre son développement. Cette réussite démontre l’intérêt d’une démarche encadrée et transparente.

Enseignements pratiques

Plusieurs enseignements se dégagent de ces décisions et études de cas. D’abord, la prescription ne garantit pas l’effacement sans contestation des mentions ; il convient de justifier légalement chaque suppression. Ensuite, l’efficacité de la procédure dépend de la qualité du dossier présenté au greffe et de la précision des pièces fournies. Enfin, la transparence et la communication proactive auprès des partenaires permettent d’anticiper les objections et de préserver la réputation de l’entreprise.

Au-delà des aspects purement juridiques, ces exemples soulignent l’importance d’une démarche stratégique intégrant à la fois la maîtrise des coûts et la sécurisation de l’information juridique. En conclusion implicite, il apparaît que le choix de supprimer une mention marginale doit s’inscrire dans une politique globale de gestion des risques et de conformité.

Orientations futures et adaptations stratégiques

À l’horizon, la réforme annoncée du Registre national des entreprises (RNE) devrait renforcer la dématérialisation et la pérennisation des archives légales. La mise en place d’un système de consultation en temps réel, couplé à une API sécurisée, facilitera l’accès à l’historique complet de chaque société tout en garantissant la confidentialité des données sensibles. Les mentions marginales seront ainsi stockées dans une base inaltérable, consultable par toute personne habilitée, même après radiation physique de l’extrait.

Pour s’adapter, les entreprises devront investir dans des solutions digitales intégrées à leur ERP ou à un logiciel de gestion juridique. Ces outils permettront de suivre automatiquement les délais de prescription, de générer des alertes avant chaque échéance et de préparer les dossiers de suppression le moment venu. Par ailleurs, la désignation d’un référent interne, ou le recours à un prestataire externalisé, apparaîtra comme une bonne pratique pour assurer la cohérence et la fiabilité des démarches.

Enfin, la dimension humaine reste centrale : communiquer de manière transparente et proactive avec les partenaires, anticiper les suppressions en informant préalablement les cocontractants et intégrer des clauses de notification systématique dans les contrats renforceront la relation de confiance. La transition vers un régime entièrement numérique ne fera qu’accentuer l’importance d’une politique rigoureuse de gestion des mentions marginales, garantissant à la fois la sécurité juridique et la compétitivité de l’entreprise.

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