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Sécurisation de la Signature d’un Bail Commercial par l’Extrait Kbis

La conclusion d’un bail commercial représente un moment clé pour tout entrepreneur ou investisseur souhaitant exploiter des locaux à usage professionnel. Dans un contexte où les contentieux relatifs à ces contrats sont en constante augmentation, il est impératif de mettre en place des mécanismes de sécurisation juridique robustes avant même l’apposition des signatures. L’extrait Kbis, document officiel délivré par le greffe du tribunal de commerce, joue ainsi un rôle déterminant pour assurer la fiabilité des informations concernant la personnalité juridique des parties. Grâce à sa valeur probante et à sa force exécutoire, le Kbis s’impose comme une pièce maîtresse pour prévenir les litiges liés à la capacité ou à l’existence légale des signataires.

Contexte et enjeux du bail commercial

Régime juridique du bail commercial

Le bail commercial est un contrat régi principalement par les articles L.145-1 et suivants du Code de commerce, qui impose une durée minimale de neuf années, assortie d’un droit au renouvellement au profit du preneur. Cette stabilité contractuelle vise à garantir la pérennité de l’activité commerciale et à protéger l’entrepreneur des hausses de loyer excessives. Le législateur a également introduit un plafonnement de certains loyers dans certaines zones tendues pour éviter les effets de spéculation immobilière. Par ailleurs, le mécanisme d’indemnité d’éviction assure, en cas de refus de renouvellement par le bailleur, une compensation financière au preneur, renforçant ainsi la sécurité des baux commerciaux.

Importance de la sécurisation juridique en amont

Avant toute signature, le contrôle de la validité et de l’exhaustivité des pièces justificatives est fondamental pour prévenir les risques de nullité ou de contestation ultérieure. En effet, un bail conclu sans que la capacité des parties ait été pleinement vérifiée peut être frappé de nullité absolue pour défaut de capacité du bailleur ou du locataire. Cette incertitude contractuelle peut entraîner une insécurité financière considérable, avec un risque de perte de loyer, de remise en état des locaux ou encore de frais de procédure élevés. Il est donc indispensable pour les équipes juridiques et financières de mettre en place un processus rigoureux d’analyse documentaire en amont de la signature.

Pourquoi mobiliser l’extrait Kbis pour un bail commercial ?

Valeur probante et force exécutoire du Kbis

L’extrait Kbis constitue la « carte d’identité » de l’entreprise inscrite au Registre du commerce et des sociétés. Portant la mention du numéro SIREN, de la dénomination sociale, de l’adresse du siège, de la forme juridique et des pouvoirs du représentant légal, il possède une valeur probante irréfragable pour la partie qui s’en prévaut. Aux termes de l’article R.123-94 du Code de commerce, le Kbis fait foi jusqu’à inscription de faux. Si un évènement portant atteinte à la validité de ses informations survient, c’est au tiers qui remet en cause le document de rapporter la preuve de cette modification. Cette présomption de validité facilite grandement les procédures à l’amiable ou contentieuses en matière de bail, en permettant une exécution rapide des engagements.

Complémentarité avec les autres pièces justificatives

Bien que l’extrait Kbis soit primordial, il ne remplace pas pour autant les autres documents indispensables à la constitution d’un dossier de bail complet. Les statuts de la société permettent de vérifier les règles de gouvernance interne et les modalités de prise de décision. Les attestations URSSAF ou de régularité sociale garantissent l’absence de dettes sociales qui pourraient peser sur la société. Les bilans et comptes annuels, quant à eux, renseignent sur la santé financière du locataire. À eux tous, ces documents forment un faisceau de preuves garantissant la fiabilité et la conformité des informations avant la signature du bail.

Le bailleur : garantir la titularité du droit de louer

Vérifier la personnalité morale et les pouvoirs

Le bailleur, personne physique ou morale, doit démontrer qu’il est effectivement titulaire d’un droit de disposer du bien immobilier mis en location. Dans le cas d’une société, la consultation des statuts à jour permet de s’assurer de la forme juridique, des modalités de détention des parts et des procédés de décision collective. Le Kbis renseigne sur l’identité et les pouvoirs du dirigeant habilité à engager la société pour la signature du bail. Il importe de vérifier l’existence de délégations de pouvoirs, de procurations ou de décisions du conseil d’administration confirmant l’autorisation de signer, afin d’écarter tout risque de nullité pour vice de représentation.

Impact de la forme sociale sur la rédaction des pouvoirs

La nature de la structure juridique impacte directement la rédaction des clauses relatives aux pouvoirs de signature. Par exemple, une SCI (Société civile immobilière) requiert souvent une délibération d’assemblée générale pour autoriser la signature d’un bail, tandis qu’une SAS (Société par actions simplifiée) laisse une plus grande liberté statutaire pour définir les pouvoirs du président ou du directeur général. Dans une SARL (Société à responsabilité limitée), les gérants peuvent être multiples, et chacun peut être investi de pouvoirs différents. Le bail doit alors mentionner explicitement le ou les représentants légaux habilités à agir pour la société, en cohérence avec les informations figurant sur l’extrait Kbis.

Le preneur : établir sa capacité à conclure

Existence légale au jour de la signature

Pour qu’un bail commercial soit valable, le preneur doit être régulièrement immatriculé au Registre du commerce et des sociétés ou au Répertoire des métiers selon la nature de son activité. La date d’immatriculation, figurant sur l’extrait Kbis, atteste que la société existe légalement et peut produire un document officiel de moins de trois mois pour toute échéance de signature. Cette vérification garantit que la société n’a pas été radiée ou soumise à une procédure collective entre la date de délivrance du Kbis et la date de signature du bail.

Cohérence entre l’activité déclarée et l’usage des locaux

Le code APE (activité principale exercée) mentionné sur l’extrait Kbis doit être compatible avec la destination du bail commercial. Une discordance entre l’activité déclarée et l’utilisation effective des locaux peut entraîner un redressement fiscal ou URSSAF si l’exploitation se révèle non conforme. Par exemple, un code APE relatif à la vente de vêtements ne permet pas d’exploiter des activités de restauration sans adaptation des statuts et mise à jour du Kbis. Vérifier cette cohérence en amont évite au bailleur et au preneur des contentieux pour fausse déclaration d’activité.

Exploitation du contenu de l’extrait Kbis pour sécuriser la signature

Identification des mentions clés

L’examen minutieux de l’extrait Kbis doit porter en priorité sur la raison sociale exacte, l’adresse du siège social, le code APE, ainsi que le montant du capital social et la répartition des parts entre associés. Ces éléments permettent de vérifier l’identité de la société et son assise financière. Le nom et la qualité du dirigeant habilité à signer le bail doivent être mentionnés clairement, afin d’éviter toute ambiguïté quant à la validité de la signature. Cette étape d’identification des mentions clés est la première barrière de contrôle contre les fraudes documentaires ou les usurpations d’identité.

Vérification de la mise à jour du document

Un extrait Kbis peut perdre de sa fiabilité s’il n’est pas récent. Conformément à la pratique notariale et aux exigences de nombreuses compagnies d’assurance, un document délivré depuis plus de trois mois est généralement considéré comme obsolète. Il est donc impératif de vérifier la date de délivrance et de s’assurer qu’aucune mention marginale n’est apparue depuis cette date, telle qu’une procédure collective, une saisie, ou une opposition à exécution. Les mentions marginales sont des alertes juridiques majeures, synonymes de difficultés financières ou judiciaires de la société, et peuvent justifier la suspension de la signature du bail.

Analyse de la cohérence avec les autres documents

Une fois les informations contenues dans le Kbis validées, il convient de les confronter aux statuts, à la liste des associés, aux bilans et aux certificats URSSAF. L’objectif est d’assurer une parfaite concordance entre chaque document pour éviter les discordances préjudiciables. Par exemple, une différence dans la répartition du capital social entre le Kbis et les statuts peut remettre en cause la validité du pouvoir du signataire. De même, des inscriptions d’hypothèque ou de gage signalées sur le Kbis peuvent restreindre la capacité de la société à contracter un bail sans l’accord des créanciers privilégiés.

Intégration du Kbis dans le processus contractuel

Clause suspensive et conditions préalables

Pour renforcer la sécurité juridique du bail, il est fortement recommandé d’insérer une clause suspensive subordonnant la prise d’effet du contrat à la remise d’un extrait Kbis conforme et récent. Cette condition peut préciser un délai court, généralement de dix à quinze jours ouvrés, pour la fourniture du document. En cas de non-respect de cette condition, le bailleur et le preneur peuvent convenir d’une résolution automatique du contrat, évitant ainsi tout engagement irrémédiable. La clause doit également détailler les modalités de levée de la condition suspensive, notamment par l’accord écrit des parties ou par le dépôt d’un document rectifié.

Clauses de garantie et d’indemnisation

Au-delà de la simple condition suspensive, il est judicieux d’intégrer des clauses de garantie d’exactitude des informations fournies. Le preneur s’engage ainsi à ce que l’extrait Kbis remis soit sincère et exhaustif, sous peine de sanctions. En cas de fausse déclaration ou d’omission d’une mention marginale, la clause peut prévoir la résolution du bail, assortie d’une indemnisation couvrant les frais de recherche d’un nouveau locataire, la perte de loyer et les coûts de remise en état. Ces garanties contractuelles constituent un mécanisme dissuasif efficace pour encourager la transparence des parties.

Archivage et conservation sécurisée

La question de l’archivage du Kbis apparaît cruciale tant sur le plan légal que pratique. Sur un plan réglementaire, l’article L.123-22 du Code de commerce impose une conservation des documents commerciaux pendant dix ans. Le bailleur, tout comme le preneur, doit pouvoir produire le Kbis en cas de contrôle fiscal ou social. Deux formats coexistent : le format papier certifié conforme et le format numérique sécurisé. Ces deux supports ont une valeur probante dès lors qu’ils respectent les exigences d’authenticité et d’intégrité. Les solutions de coffre-fort électronique ou de GED (gestion électronique de documents) avec horodatage garantissent la préservation du document tout en facilitant l’accès rapide en cas de besoin.

Risques et contentieux liés à une mauvaise utilisation du Kbis

Nullité ou contestation du bail pour défaut de capacité

L’absence ou l’inexactitude d’un extrait Kbis peut conduire à la nullité du bail commercial pour défaut de capacité du bailleur ou du preneur, comme en témoignent plusieurs décisions récentes de la Cour de cassation. Par exemple, un arrêt de juin 2019 a annulé un bail conclu par un mandataire dont la procuration, non conforme aux statuts, ne figurait pas sur le Kbis. Ces litiges engendrent un risque majeur pour les parties, avec la remise en état des locaux, la restitution des loyers perçus et l’incertitude quant aux droits d’éviction. Veiller à la conformité du Kbis avant la signature est donc essentiel pour éviter de lourdes conséquences financières.

Actions en responsabilité du bailleur ou du preneur

Au-delà de la nullité, une partie peut engager la responsabilité civile du cocontractant pour manquement à son obligation de transparence. Si le bailleur omet de vérifier un Kbis affichant une procédure collective, il peut être tenu responsable des pertes subies par le locataire, notamment la perte de chiffre d’affaires due à une interruption d’activité. Inversement, le locataire dissimulant une mention marginale peut être condamné à réparer le préjudice du bailleur, incluant la différence entre le loyer initial et le loyer de marché dans une nouvelle location. Les indemnités peuvent rapidement atteindre plusieurs dizaines de milliers d’euros selon la durée du bail et la valeur locative des locaux.

Sanctions administratives et fiscales

Une exploitation non conforme de l’activité au regard de l’extrait Kbis peut également entraîner des redressements URSSAF ou fiscaux. En l’absence de mise à jour du code APE, l’entreprise peut être considérée comme exerçant une activité non déclarée, exposant la société à des cotisations supplémentaires, majorations et pénalités. Du côté du bailleur, louer à une société en procédure collective sans autorisation de l’administrateur judiciaire peut constituer une infraction pénale, avec des amendes allant jusqu’à 75 000 euros et des peines de prison dans certains cas de mauvaise foi avérée. La vigilance documentaire s’impose ainsi comme un impératif pour limiter les risques administratifs et financiers.

Bonnes pratiques et outils pour automatiser et fiabiliser la vérification

Mise en place d’une checklist dédiée au bail commercial

Pour garantir une vérification systématique et uniforme, il est conseillé d’élaborer une checklist regroupant les points de contrôle essentiels avant signature. Cette liste peut comprendre la validité du Kbis, la correspondance du code APE avec l’usage des locaux, la présence ou non de mention marginale, ainsi que la cohérence entre les statuts et la liste des associés. En adoptant cet outil, les services juridiques s’assurent qu’aucune étape n’est omise, diminuant ainsi les risques d’erreur ou d’oublis. Une checklist bien structurée est également un excellent support pour la formation des nouveaux collaborateurs et pour la rédaction de rapports d’audit internes.

Solutions numériques et logiciels d’automatisation

Le recours à des plateformes spécialisées permet aujourd’hui d’automatiser la récupération et la mise à jour des extraits Kbis en temps réel. Des solutions comme Infogreffe Pro, Manageo ou Ellisphere offrent des APIs proposant des alertes dès qu’une mention marginale apparaît, ou lors du renouvellement de la validité du document. Ces outils peuvent être intégrés aux systèmes internes de gestion documentaire (ERP, CRM) pour synchroniser automatiquement les données. L’automatisation garantit une surveillance continue et limite les interventions manuelles, sources potentielles d’erreurs et de retards.

Processus interne de suivi régulier

Au-delà de l’acquisition initiale du Kbis, il est essentiel d’organiser un suivi périodique tout au long de la durée du bail. Un calendrier de rappel, calé sur la date anniversaire de la remise du document, permet de demander un nouvel extrait tous les douze mois, voire tous les six mois pour les activités à haut risque. Ce processus s’inscrit idéalement dans le workflow juridique et comptable, où chaque déclencheur génère une tâche ou un mail automatique auprès du responsable concerné. Un tel suivi renforce la capacité à détecter précocement toute modification de la situation juridique de la partie adverse.

Cas pratiques et spécificités

Cession de bail à un tiers

En cas de cession de bail, le cessionnaire doit produire un extrait Kbis fraîchement daté pour prouver sa capacité à reprendre le contrat aux mêmes conditions. Le bailleur, de son côté, peut conditionner son accord à la tenue d’une assemblée des associés ou à l’agrément formel du cessionnaire, mentionné dans le contrat de bail. L’examen du Kbis du cessionnaire permet de vérifier qu’il ne fait pas l’objet d’une procédure collective et qu’il remplit les conditions financières pour reprendre la location. Cette précaution réduit sensiblement le risque d’une cession infructueuse ou contestée.

Bail conclu par une filiale ou une succursale étrangère

Lorsque le preneur est une filiale ou une succursale d’une société étrangère, le bailleur doit exiger un document équivalent au Kbis, dûment traduit et assermenté. Les chambres de commerce internationales délivrent des certificats d’existence légale et de situation, comparables au Kbis français, précisant les pouvoirs de la direction locale. La traduction assermentée garantit que le contenu et la portée des mentions soient rigoureusement respectés. Cette mesure empêche les décalages de compréhension entre les obligations contractuelles et la gouvernance juridique réelle du locataire étranger.

Garantie bancaire ou caution personnelle

Lorsque le bail est assorti d’une garantie bancaire ou d’une caution personnelle, le bailleur peut exiger que le garant fournisse également son extrait Kbis ou, en cas de personne physique, un extrait K ou un avis de situation au répertoire Sirene. La mise en regard des engagements de la caution avec les mentions de son Kbis permet de vérifier l’ampleur des pouvoirs et le périmètre de son engagement financier. En cas d’insolvabilité du preneur, le bailleur pourra plus aisément faire valoir ses droits sur la garantie fournie, sans craindre une contestation liée à l’absence de capacité du garant.

Perspectives et recommandations pour une gestion optimale des baux

La numérisation progressive du Kbis et l’essor des plateformes dédiées transforment profondément la manière dont les professionnels gèrent la vérification avant la signature d’un bail commercial. Les échanges électroniques, l’horodatage et la conservation en coffre-fort numérique offrent aujourd’hui un niveau de sécurité et de traçabilité inédit, tout en accélérant les délais de traitement. Il devient ainsi possible de piloter en temps réel l’ensemble des extraits Kbis de son portefeuille de baux, d’automatiser les relances périodiques et d’alerter instantanément les équipes en cas de mention marginale.

Pour tirer pleinement parti de ces innovations, les services juridiques et financiers doivent élaborer une feuille de route pratique. Celle-ci peut inclure la formation continue des collaborateurs aux nouvelles solutions technologiques, la mise à jour régulière des procédures internes et l’intégration d’indicateurs de performance (KPI) relatifs à la sécurité juridique des baux. En combinant une approche rigoureuse des pièces justificatives, l’usage stratégique du Kbis et l’adoption d’outils numériques, les professionnels pourront réduire significativement les risques de litiges, optimiser la valorisation des actifs immobiliers et offrir un environnement contractuel à la fois sécurisé et performant.

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